Cécile Ventola

cécileVSociologue
cecileventola@gmail.com

Docteure en santé publique, spécialité sociologie

 

Thèse (soutenue le 15 mai 2017)

Prescrire, proscrire, laisser choisir : Autonomie et droits des usager·e·s des systèmes de santé en France et en Angleterre au prisme des contraceptions masculines

Directrices : Nathalie Bajos (Inserm) et Agnès Fine (EHESS)

Résumé

Les usages contraceptifs en France et en Angleterre se distinguent fortement du point de vue du recours aux méthodes masculines : la vasectomie et le préservatif sont utilisés par la moitié des usager·e·s outre-Manche et par seulement15% des personnes en France. À partir des années 1960, la médicalisation de la contraception est allée de pair avec sa féminisation, mais les modèles contraceptifs de chaque pays semblent ainsi accorder une place différente à la prise en charge masculine des responsabilités en matière de régulation de la fécondité. Pour comprendre comment ces modèles plus ou moins sexués sont socialement construits, cette thèse compare les contextes institutionnels de la prescription contraceptive qui contribuent à définir le champ des possibles et du souhaitable pour les usager·e·s. Outre une analyse comparative historique et institutionnelle approfondie, ce travail s’appuie sur 33 entretiens semi-directifs avec les professionnel·le·s de santé dans les deux pays afin d’éclairer les logiques qui structurent leurs pratiques et participent à la définition des normes contraceptives. Cette analyse comparative met en évidence l’impact de traditions politiques contrastées en matière de régulation des naissances : l’héritage de l’eugénisme britannique est plus favorable au recours à des méthodes contraceptives définitives que le natalisme français. Par ailleurs, les systèmes de santé français et britannique se distinguent par leur degré d’encadrement de la formation et des pratiques médicales. En France, la faiblesse de cet encadrement autorise une grande diversité de pratiques en matière contraceptive, et notamment une approche paternaliste du choix contraceptif et l’expression de réticences professionnelles genrées vis-à-vis des méthodes de contraception masculines. En Angleterre, la régulation publique de la formation et des pratiques tend à standardiser les approches professionnelles du choix contraceptif, et laisse une place plus importante aux préférences des usager·e·s.

Publications

Le Guen Mireille, Roux Alexandra, Rouzaud-Cornabas Mylène, Fonquerne Leslie, Thomé Cécile, Ventola Cécile pour le Laboratoire junior Contraception&Genre, 2017, « Cinquante ans de contraception légale en France : diffusion, médicalisation, féminisation », Population et Sociétés, 549, p. 1‑4.

Ventola Cécile, 2017, Prescrire, proscrire, laisser choisir: Autonomie et droits des usagers des systèmes de santé en France et en Angleterre au prisme des contraceptions masculines, Thèse de doctorat en Santé publique, option sociologie, France, Université Paris-Saclay, 604 p.

Roux Alexandra, Ventola Cécile, Bajos Nathalie, 2017, « Des experts aux logiques profanes : les prescripteurs de contraception en France », Sciences sociales et santé, 35(3), p. 41‑70.

Ventola Cécile, 2016, « Le genre de la contraception : représentations et pratiques des prescripteurs en France et en Angleterre », Cahiers du Genre, 60, p. 101‑122.

Le Guen Mireille, Ventola Cécile, Bohet Aline, Moreau Caroline, Bajos Nathalie, 2015, « Men’s contraceptive practices in France: evidence of male involvement in family planning », Contraception, 92, p. 46‑54.

Ventola Cécile, 2014, « Prescrire un contraceptif : le rôle de l’institution médicale dans la construction de catégories sexuées », Genre, sexualité & société, 12.

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